En Auvergne, on l’imaginait volant dans les airs sur un cheval noir. Lorsque sonnaient les douze coups de minuit, la faucheuse choisissait ceux qu’elle viendrait chercher dans l’année. Dans d’autres régions, on disait que la mort se promenait à travers la campagne sur un chariot et s’arrêtait devant les maisons de ceux qui allaient mourir.
Dans la plupart des régions françaises, les paysans redoutaient aussi les mauvais sorts des sorciers et les manigances du démon dont ils cherchaient à se préserver. Souvent, on utilisait de la suie. C’était le cas dans l’Allier où l’on avait coutume de faire ramoner les cheminées la veille de Noël. On répandait trois pelletées de suie devant la porte de la maison à protéger, trois autres dans le jardin et l’on dispersait le reste sur le chemin. En Sologne, on se contentait de déverser la suie tout autour de la maison. On prenait soin de barricader toutes les portes des bâtiments dans lesquelles se trouvent les bestiaux. On fermait aussi les portes des maisons à cause des lutins et des mauvais esprits qui pourraient s’y introduire.
La présence aux allures païennes de tout ce petit monde la nuit de Noël était contrebalancée, ici ou là, par l’affirmation de leur impuissance lors de ce temps sacré, mais aussi par le passage de la Vierge qui venait se réchauffer devant la cheminée pendant la messe de minuit ; on disait en Bretagne qu’elle s’occupait des enfants qu’elle venait garder pendant l’absence de leurs parents.